7 points essentiels pour vérifier la faisabilité d’un projet de certification RS/RNCP

Avant de se lancer dans la création d’une certification visant un enregistrement auprès du Répertoire spécifique des certifications et des habilitations (RSCH, communément appelé RS) ou Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), il est crucial d’évaluer minutieusement la faisabilité du projet. Cette étape préliminaire permet d’identifier les potentiels obstacles et d’augmenter les chances de réussite de la certification.

Voici 7 points essentiels mais non exhaustifs à prendre en compte pour vérifier la faisabilité de votre projet de certification avant de vous lancer dans une aventure, certes passionnante, mais nécessitant du temps, de l’énergie et des ressources pour la mener à bien.

Analysez les besoins du marché afin de vérifier la pertinence du projet de certification

Le but sera d’étudier l’opportunité du projet en recherchant les indices (faits, chiffres, statistiques notamment) démontrant le besoin réel et exprimé du marché du travail français en matière de compétences. Il s’agit de s’assurer que la certification répond à une demande concrète des entreprises et des professionnels. Puis, de voir de quelle manière cette demande est couverte par d’autres certifications, pour éventuellement proposer un angle différenciant.

Évaluez la pertinence du périmètre et de la cible du projet de certification

Le périmètre de la certification doit être clairement défini. Il doit être cohérent avec les besoins du marché et les attentes des professionnels. Il est indispensable de délimiter les compétences, les savoirs faire, que la certification va évaluer ainsi que la ou les cibles visées par la certification. Concrètement, qui a besoin de ces compétences, et pourquoi ?

Assurez-vous du Répertoire dont relève votre projet

RS ou RNCP ? Autrement dit, le but du projet est-t-il de certifier des compétences complémentaires à un métier ou transversales à plusieurs d’entre eux, ou encore de valider toutes les compétences propres à un seul métier ? Le choix du Répertoire a un impact clair sur la structuration du projet lui-même. Le dossier de demande d’enregistrement et la manière de faire vivre la certification, même s’il existe tout de même des points communs entre les deux.

Maîtrisez les critères d’éligibilité propres à chaque Répertoire

France compétences examine les demandes d’enregistrement au RS selon 6 critères et au RNCP selon 9 critères (disponibles sur le site de France compétences). Leur ordre de classement a une importance. Il est impératif de se familiariser avec ces critères et de s’assurer que le projet de certification y répond. Voyez-les comme des « consignes » qu’il faut suivre scrupuleusement, pour s’assurer de bien construire et défendre son projet. Les instructrices et instructeurs se basent sur ces critères pour analyser votre projet.

Ainsi, il vous faudra notamment adopter la bonne terminologie et surtout une certaine méthodologie. Par exemple pour rédiger en compétences, structurer des blocs, déterminer des modalités d’évaluation fiables, procéder à l’analyse des certifications comparables, etc.

Prévoyez de tester le dispositif certificatif 

Comment mettez-vous en œuvre votre processus certificatif ? Combien de personnes avez-vous évaluées ? Quels bénéfices ces personnes retirent-elles des compétences acquises ? Pour le RS, il faudra justifier de la manière dont les titulaires utilisent leurs compétences.

Le RNCP quant à lui va plus loin :  il faudra démontrer l’insertion professionnelle des titulaires de deux promotions (deux ensembles de candidats ayant réussi les évaluations sur deux années civiles). Dès lors, on comprend que pour se lancer dans un projet de certification, il faut se projeter dans sa mise en œuvre concrète, ce qui demande de penser la logistique de l’organisation des épreuves et du suivi des candidats, pour vérifier comment les compétences sont exploitées.

Anticipez la constitution de votre équipe projet

La portée du projet n’est pas la même entre une certification RS et RNCP, de ce fait, de manière générale, les ressources humaines à mobiliser sont moins importantes dans le premier cas que dans le second. Néanmoins, il faut anticiper ces points : qui va travailler sur le projet ? Avec quelle répartition des tâches ?  Quel temps les différents acteurs peuvent-ils y consacrer ?

La création d’un comité de pilotage solide est un atout. La réussite d’une certification repose sur la mobilisation d’acteurs clés du secteur concerné, des experts métiers, mais aussi, selon les cas, des représentants d’entreprises, de branches professionnelles, d’organismes de formation et des pouvoirs publics.

Prévoyez les moyens et les ressources pour faire vivre votre certification

Même s’il est parfois difficile de se projeter sur la mise en œuvre de la certification alors que le projet lui-même n’est pas encore bien défini, la faisabilité de celui-ci est en partie déterminée par la capacité du porteur de projet à mobiliser les moyens et les ressources pour assurer « la vie » de la certification.

Parfois, une même personne peut assurer plusieurs fonctions, mais pour que le projet soit viable, tout doit être pensé. Ainsi, le processus de certification doit être clairement défini et détaillé dans une procédure écrite. Cette procédure doit par exemple inclure les étapes de candidature, de traitement et la protection des données, d’évaluation, de délivrance des certificats et de gestion des réclamations et les moyens et ressources associées. De même, il faudra décrire précisément ce qui est prévu pour gérer un réseau de partenaires, habiliter les membres du jury d’évaluation, suivre les alumnis ou encore pour respecter la législation, par exemple.

Pour conclure

Vous l’aurez compris, faire une étude de faisabilité, c’est s’assurer d’avoir réuni toutes les conditions pour mener à bien son projet. C’est une phase cruciale avant de se lancer dans la constitution d’un dossier de demande d’enregistrement auprès de France compétences. N’hésitez pas à solliciter les conseils d’un consultant pour vous aider dans cette étape préalable.

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