Rentrée 2025 : les sujets chauds pour les OF

La rentrée 2025 s’annonce dense et stratégique pour le secteur de la formation professionnelle. Comme chaque année on est tenté de dire : à cela près que l’instabilité politique n’est pas aidante pour y voir clair. Entre nouvelles obligations administratives, ajustements financiers et perspectives de réforme, les OF doivent composer avec un paysage en pleine mutation. Au cours de notre webinaire de rentrée, nous avons eu l’occasion de faire un point sur les différentes mesures (actives ou à venir) et annonces réalisées dernièrement.

Déclaration d’activité : une procédure ajustée pour les demandes de NDA

Depuis le 1ᵉʳ août 2025, la déclaration d’activité connaît plusieurs évolutions majeures :

  • Pièce d’identité obligatoire pour tout dépôt.
  • Assouplissement pour les micro-OF (< 77 700 € de CA HT) : dispense de convention, remplacée par une présentation succincte de l’activité.
  • Délai d’instruction porté à 2 mois.
  • Dépôt désormais 100 % dématérialisé.
⚠ Point de vigilance : en cas de refus, seul le juge administratif peut désormais être saisi, sans recours gracieux auprès de la DREETS.

Apprentissage : des financements sous tension

Du côté de l’apprentissage, après la barre du million d’apprentis dépassé fin 2023, le système est désormais en cours de régulation, mesure d’économies oblige.

Au cours de l’année 2025, plusieurs mesures ont pris effet : 

  • Baisse des niveaux de prise en charge (-20 % pour les formations dont le distanciel > 80 %).
  • Rémunérations des apprentis en baisse, avec la suppression de certains allégements de charge.
  • Reste à charge de 750 € pour l’entreprise quand les formations visent un Bac+3 et >.
  • Réduction des aides à l’embauche (2 000 à 5 000 € selon la taille d’entreprise).
  • Harmonisation des NPEC interbranches : passage de 900 000 à environ 4400 lignes  avec une meilleure lisibilité et équité entre secteurs d’activité.
⚠ Point de vigilance : la modulation par branches (+/- 20 % du NPEC) sera possible en fonction des priorités définies par les branches.

CPF : un dispositif central, mais toujours fragile

Le CPF reste un dispositif clé, même s’il est actuellement encore sous tension.

  • Les montants financés sont en baisse de l’ordre de 30 % depuis le début d’année : conséquence d’une offre moins conséquente sur le catalogue Mon Compte Formation et des politiques de contrôles et d’exigences renforcés côté certification.

Plusieurs annonces ont été réalisées dans le cadre de la négociation sur le projet de loi finances 2026 :

  • Reste à charge CPF augmenté.
  • Plafonnement envisagé pour certaines prestations comme le bilan de compétences, la VAE ou encore le permis B.

À date, ces mesures sont très loin d’être entérinées, et au regard de l’incertitude politique, le plus sage reste d’attendre les mesures officielles qui pourraient venir (s’il y en a).

Motif d’espoir : le CPF co-construit avec l’employeur reste un motif d’espoir pour la dynamique du dispositif. Si cette possibilité de financement conjoint existe depuis plusieurs années déjà, plusieurs freins techniques (le fléchage vers une formation, la possibilité de remboursement si pas de formation, durée temporaire de l’abondement) ont été levés par un nouveau décret. La prise en main par les entreprises (dont les financements OPCO ont beaucoup diminué ces dernières années) pourrait s’avérer bénéfique, à la fois pour les salariés, mais également France compétences dans sa volonté d’économie.

Certifications professionnelles : un cadre plus exigeant

Le décret du 6 juin 2025 a renforcé encore un peu plus les exigences liés au dépôt :

  • Intégration des thématiques RSE, handicap, transition écologique.
  • Dépôt possible avec une seule promotion au RNCP, mais enregistrement limité à 3 ans.
  • Période de carence d’un an en cas de 3 échecs de dépôt sur 5 ans.
  • Conventionnement avec les partenaires : les documents liant le certificateur à ses partenaires doit comporter 10 mentions obligatoires.
⚠ Point de vigilance : des sanctions sont prévues en cas de données litigieuses ou de plagiat des référentiels lors du dépôt. Des organismes tiers pourront également contrôler l’application des référentiels au sein des OF.

Qualiopi : vers de nouveaux changements en 2026 ?

À la suite de la publication de son Plan qualité et lutte contre la fraude dans la formation professionnelle, le Gouvernement envisagerait plusieurs modifications concernant Qualiopi :

  • Nouveaux indicateurs pour les CFA.
  • Présence obligatoire du dirigeant aux audits.
  • Audit en présentiel systématique.
  • Certification obligatoire des auditeurs
⚠ Rien d’officiel à date, uniquement une annonce !

Transition et reconversion : l’ANI du 25 juin 2025

Un nouvel accord signé par les partenaires sociaux souhaite introduire une période de reconversion, qui fusionnerait la Pro-A et Transco :

  • Ouverte à tous les salariés.
  • 150 à 450 heures de formation (jusqu’à 2100 heures par accord).
  • Financements via OPCO, CPF et cofinancements.

Par ailleurs, il est envisagé de transformer le système d’entretien professionnel tous les 2 ans vers un système d’entretien « parcours professionnel » tous les 4 ans.

⚠ Rien d’officiel non plus tant que l’ANI n’est pas retranscrit dans une loi !

VAE : un recentrage stratégique

Enfin, côté VAE, les certifications sont désormais petit à petit intégrées sur la plateforme France VAE (plus de 600 à date). Chaque demande doit obligatoirement être réalisée en amont sur la plateforme si la certification y apparait.

Côté financement :

  • Uniquement via CPF ou fonds privés (entreprise, fond propre).
  • Les frais de jury et d’accompagnement sont désormais systématiquement éligibles au CPF depuis le 01/08/2025.

Le replay du webinaire de rentrée

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