Référent handicap : comment faire le bon choix ?

Tous les organismes de formation certifiés Qualiopi, en train de passer l’audit, le savent : la prise en compte du handicap est centrale dans le référentiel qualité.
De nombreux aspects sont à prendre en compte  : accessibilité des locaux, informations apportées aux personnes en situation de handicap (PSH) adaptation des dispositifs de formation, un accompagnement personnalisé…
Au milieu de toutes ces exigences, le référent handicap occupe une place centrale. Il est le point de contact privilégié pour les PSH souhaitant suivre une action concourant au développement des compétences. Il sensibilise en interne, se professionnalise et maintient une veille constante sur le sujet.
Pour autant, il n’est pas toujours aisé de choisir la bonne personne pour endosser ce rôle.

En solo, la question ne se pose pas

Quand on endosse soi-même tous les rôles dans son organisme, la question ne se pose pas vraiment : le référent handicap, c’est soi-même.
Toutefois, même en l’absence de salarié, de plus en plus d’indépendant délègue des activités à des tiers : gestion administrative, coordination pédagogique, démarche commerciale…

Selon cette organisation, on peut tout à fait imaginer que l’orientation des PSH se fassent davantage à travers ces tiers que par l’indépendant qui se concentrera davantage sur l’exécution des prestations.

Et quand on est plusieurs ?

Dès lors que l’on est plusieurs au sein de son OF, on doit se poser ces 3 questions pour trouver la bonne personne :

1) L’appétence d’une personne sur le sujet
2) Sa disponibilité
3) La cohérence opérationnelle entre sa fonction et sa mission

Hypothèse 1 : Le pôle pédagogique

Responsable pédagogique ou coordination pédagogique : on pense souvent à ces 2 fonctions pour choisir son référent handicap. Après tout, ils sont directement en lien avec la formation, ils connaissent les exigences des parcours et sont les plus à même d’adapter les modalités ou de rendre plus inclusives les formations.

L’inconvénient pourrait être que ces fonctions ne sont pas toujours associées au démarrage du projet de formation et vont bien souvent hériter d’une situation nécessitant une adaptation en bout de chaine. D’où l’importance d’une bonne communication en interne sur ce sujet.

Hypothèse 2 : Chargé(e) de clientèle / commercial(e)

Après tout, quand on est le premier contact du futur stagiaire, il peut paraître intéressant que la personne en charge de l’aspect commercial endosse ce rôle. Cela permet de manière assez précoce de donner les informations adaptées et d’orienter la personne en situation de handicap.

Deux inconvénients me viennent toutefois à l’esprit :

Les équipes commerciales peuvent compter plusieurs membres (voire dizaine de membres). Il n’est pas forcément évident que le référent se trouve noyé au milieu de cette équipe, même si, a priori, tous les membres devraient être sensibilisés sur le sujet du handicap ;
L’équipe commerciale n’a pas toujours une vision fine de ce que comprend le parcours d’un point de vue pédagogique et en termes de possibilité d’adaptation pour le stagiaire ;

Cette possibilité n’est donc pas exclue, mais elle n’est, dans les faits, que rarement mise en œuvre dans les OF.

Hypothèse 3 : DRH

Un choix audacieux peut-être de faire du DRH le garant de la politique handicap côté salarié, mais également côté stagiaire.
Le gros avantage est la possibilité de mutualiser certaines actions pour ces 2 publics, mais également d’avoir une approche globale du sujet.

Problème ?

Le DRH n’est souvent pas un expert de la pédagogie. Il lui sera sans doute difficile à préconiser les meilleures solutions, du fait de son éloignement de la partie opérationnelle.
Par ailleurs, on peut se demander si la fonction de référent handicap, très opérationnel et terrain, s’accorde bien avec celle de DRH qui nécessite une prise de recul avec une visio macro.

A mon sens, cette disposition est loin d’être évidente. Rien n’empêche que le DRH porte la politique handicap en se reposant sur un référent handicap davantage lié au métier.

Hypothèse 4 : Responsable Qualité

Quand on gère le système Qualiopi, au sein d’un OF, on sait mieux que quiconque les exigences en matière de prise en compte du handicap.
Je vais parler de ma propre situation. Au sein de l’OF pour lequel je travaille, j’ai endossé ce rôle, en plus de mes fonctions de Directeur Pédagogique et Qualité.
Cela a du sens par ma connaissance du référentiel, mais aussi parce que l’équipe n’est pas gigantesque . Je suis amené a travaillé sur beaucoup de sujets opérationnels et de travaux d’amélioration continue. Dans cette optique, le contact avec les PSH m’aide à prendre conscience des évolutions qui devront être réalisées sur nos prestations.

Hypothèse 5 : La fonction à laquelle on n’avait pas pensé

Dans une précédente structure, j’ai vu la mission de référent handicap être endossée par une Product Manager qui travaillait sur l’UX de la plateforme d’apprentissage. Son appétence pour le sujet et le travail qu’elle réalisait sur l’accessibilité de notre LMS en avait fait une candidate idéale.

Un bon exemple pour illustrer que finalement, il n’y a pas de règle absolue pour choisir un bon référent handicap.

L’essentiel, au final, reste de répondre aux besoins des stagiaires et faire grandir sa structure !

 

En savoir plus

Approfondissez le sujet avec la communauté OF Connect sur le canal slack #referent-handicap

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