On vous raconte une histoire de certification avec Moulinot et Terravox

Et plus précisément, comment Moulinot et Terravox ont fait reconnaître un métier clé de la transition écologique, celui d’éco-animateur. 

Alors que la transition écologique devient un impératif, un métier terrain, discret mais essentiel, s’est imposé peu à peu, celui d’éco-animateur. Présents dans les quartiers, les entreprises et les collectivités, ces professionnels accompagnent les citoyens vers de nouvelles pratiques environnementales comme le tri, la réduction des déchets et les bonnes pratiques.

Un métier longtemps exercé dans l’ombre mais qui vient d’obtenir une certification officielle puisqu’il est désormais certifié au RNCP. Et derrière cette victoire, se trouve un duo : Moulinot, entreprise pionnière dans la valorisation des biodéchets et Terravox, acteur majeur de la sensibilisation environnementale.  

Hélène ReboulPour Hélène Reboul, responsable de l’organisme de formation et des certifications chez Moulinot, cette reconnaissance est symbolique comme elle le souligne : 

« La formation professionnelle a un rôle clé à jouer dans la transition écologique. S’engager dans la reconnaissance de ces nouveaux métiers, c’est anticiper les compétences de demain, créer de l’emploi local et utile, et accélérer la transformation écologique. »

Une entreprise devenue organisme de formation

Moulinot n’a pas attendu que l’État donne le tempo. L’entreprise, née en Île-de-France, est historiquement associée au déploiement du tri des biodéchets.

« Moulinot est à la fois le pionnier mais également le leader de la valorisation des biodéchets en Île-de-France. »

Dès 2019, l’entreprise crée un organisme de formation certifié Qualiopi dès 2021, avec comme philosophie de former des personnes éloignées de l’emploi à des métiers émergents de l’économie circulaire.

« La mission initiale de notre OF : offrir une seconde chance à des demandeurs d’emploi en les formant à des nouveaux métiers concrets, utiles et porteurs de sens. »

Ce projet s’inscrit ainsi dans une démarche d’insertion globale. 

« Moulinot a créé une entreprise d’insertion en 2019. 10 % du personnel vient de parcours d’insertion. »

Cette double approche, à la fois environnementale et sociale, va naturellement conduire à formaliser le rôle d’éco-animateur. 

Pourquoi créer une certification ?

Le point de départ n’est pas administratif, mais plutôt pragmatique.

« Nous avions recruté et formé nos propres éco-animateurs dès la création de l’entreprise. Il fallait leur donner une reconnaissance. »

Les motivations sont multiples : 

  • reconnaître officiellement un métier émergent ;
  • stabiliser l’emploi ;
  • structurer les compétences ;
  • renforcer l’attractivité du secteur ; 
  • permettre la VAE.

Hélène insiste : 

« La certification permet une reconnaissance d’un savoir-faire et du professionnalisme des éco-animateurs déjà en poste. Elle permet aussi de rendre ce métier plus attractif et de lui donner une visibilité légitime. »

Une donnée illustre cette urgence : 

« La très forte rotation des postes due à l’absence de repère en termes de certification tant pour les employeurs que pour les salariés. »

Et derrière l’enjeu RH, l’enjeu sociétal : 

« La nécessaire augmentation du nombre d’éco-animateurs afin d’atteindre les objectifs que la France s’est fixée en termes de changement des comportements individuels. »

Une alliance avec un autre acteur : Terravox

Afin de porter cette certification, Moulinot ne s’est pas lancée seule dans la bataille. Elle a su s’entourer de Terravox. 

« Terravox est l’un des employeurs majeurs d’éco-animateurs en Île-de-France. Ils intervenaient déjà dans nos jurys et proposaient des débouchés aux apprenants. »

Un rapprochement qui a du sens. 

« Nous avons présenté un dossier basé sur l’analyse concrète des missions réalisées et des besoins en compétences exprimés. »

Les missions du métier sont multiples et ancrée dans le réel : 

« Des actions d’animation, des déambulations, du porte-à-porte, la sensibilisation des habitants…»

Ce sont des milliers d’heures de terrain qui ont nourri le référentiel. 

Une procédure longue, structurée et exigeante

Obtenir un titre RNCP ne s’improvise pas. 

« L’obtention de la certification a nécessité une approche structurée et exigeante.

Voici quelques étapes : 

  • analyse du besoin métier en lien avec les acteurs terrain ;

  • formalisation du référentiel de compétences ;

  • description du cadre d’exercice ;

  • analyse du marché ;

  • justification du niveau de qualification ;

  • mise en place d’un système de veille ;

  • procédure VAE prévue. »

L’accompagnement a été essentiel pour le dépôt : « nous avons été accompagnés par Arnaud Farhi, du cabinet AFIC. »

Et les soutiens institutionnels ont pesé : « des lettres de soutien de SMND, SYCTOM, Est Ensemble et l’agglomération d’Agen ont montré l’importance accordée au métier. »

France compétences a joué son rôle de régulateur et les critères étaient clairs : 

« Taux d’insertion, cohérence des blocs de compétences, clarté du référentiel, ouverture à la VAE. »

Et une fois certifié, il se passe quoi ? 

La certification implique un haut niveau d’exigence dans sa gestion, « déclarer les indicateurs de suivi avec les taux d’insertion, de certification, de satisfaction et de VAE. »

Du côté des OF habilités, les contrôle est rigoureux : 

« Contrôles systématiques, possibilité de déclarer une session non conforme, contrôles aléatoires. »

Une gouvernance partagée s’impose alors : « la gestion des habilitations est confiée à Moulinot et la VAE à Terravox. »

Un modèle assez original dans le paysage des certifications. 

La VAE pour sécuriser et professionnaliser le parcours

La certification ouvre à un droit essentiel : la VAE. 

« Au moins 6 mois d’expérience et 50 journées de missions de porte-à-porte sont nécessaires. »

Le processus est encadré : « Terravox utilisera la plateforme France VAE et organisera les jurys sur le territoire national. »

Et professionnalise même la filière d’accompagnement : « deux journées de formation par an pour les accompagnateurs VAE, agréés nominativement pour 3 ans. »

Un métier reconnu, attractif et une structuration du marché 

métier éco-animateur

Les bénéfices ont été immédiats : « la certification clarifie les attentes métiers, facilite la montée en compétences et renforce notre crédibilité. »

Pour les candidats, « une meilleure visibilité, l’accès à la VAE et une projection professionnelle renforcée. »

Pour le secteur, « le métier est entré dans le champ des professions officiellement reconnues par l’État. » Un levier d’attractivité indispensable dans une filière en plein essor. 

Et après ? Déjà deux autres certifications en route

Moulinot a su projeter sa vision : « nous avons déjà déposé deux certifications sur d’autres métiers de la transition écologique. » Avec pour objectif immédiat « d’habiliter d’autres OF et de développer les certifications. »

La démarche ne fait que commencer.

Quelques conseils aux OF

Pour les organismes de formation souhaitant certifier un métier, Hélène partage ses conseils clés : 

  • analyser le marché ;
  • créer un référentiel solide ;
  • réaliser des partenariats avec les acteurs du secteur ;
  • réaliser des comités de pilotage ;
  • réaliser des tests du parcours d’évaluation.

Son message final : « la formation professionnelle doit anticiper les compétences de demain. »

Une certification au service de la société 

Dans un pays qui doit collectivement transformer ses usages, l’éco-animateur devient un maillon central. En obtenant cette reconnaissance, Moulinot et Terravox montrent qu’il est possible d’hybrider innovation pédagogique, utilité sociale et transition écologique. 

Derrière le RNCP, il s’y trouve bien plus : une vision du travail, de l’insertion, de l’écologie et l’avenir des compétences. 

« Créer de l’emploi utile, ancré dans les territoires et au service de la transition écologique. Voilà notre objectif. »

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