Nouvelle réforme de la qualité et des certifications professionnelles

Le gouvernement a présenté en Conseil des ministres une stratégie ambitieuse visant à aligner l’offre de formation initiale et continue sur les besoins réels du marché du travail. Objectifs affichés : réduire le chômage de longue durée, faciliter l’insertion des jeunes et accélérer les reconversions professionnelles. Quelles pourraient être les conséquences de cette nouvelle réforme ?

Vers une meilleure adéquation emploi-formation

Le gouvernement souhaite renforcer l’adéquation entre les diplômes délivrés et les compétences attendues sur le marché du travail. En effet, en 2023, 17,2 % étaient en situation de chômage contre 7,3 % pour la population globale (INSEE). Cette situation, durable depuis des décennies, pose très clairement la question de la pertinence des certifications professionnelles.

Taux chomage

Malgré une progression de 3,2 % des entrées en apprentissage en 2024 (878 871 nouveaux contrats), certaines formations restent peu alignées sur les besoins du marché. Dans un contexte de rigueur budgétaire, le gouvernement prévoit donc de flécher les financements en fonction des besoins en compétences.

Exemple : Un CFA proposant une formation en game design pourrait voir ses aides réduites si les débouchés sont faibles localement, tandis qu’un programme de technicien de maintenance dans une région industrielle serait priorisé.

Par ailleurs, on peut imaginer assez facilement que les critères d’employabilité et de besoins du marché risquent d’être davantage renforcés côté France Compétences pour qu’un organisme puisse prétendre à un enregistrement de sa certification professionnelle.

Transformation de la voie professionnelle et de l’enseignement supérieur

La transformation de la voie professionnel et de l’enseignement supérieur est en ligne de mire, notamment à travers :

  • La création de bureaux des entreprises dans les lycées
  • Le déploiement du dispositif Avenir Pro en lien avec France Travail
  • La révision des cursus sans débouchés vers des filières en tension

Les contrats de performance des universités devront également prendre en compte les besoins en compétences locaux. En clair, les moyens octroyés dépendront de la capacité de ces établissements à prouver qu’ils peuvent former des professionnels à même de pourvoir les métiers en tension localement.

Faciliter les reconversions professionnelles

Le ministère souhaite orienter plus efficacement les salariés en reconversion vers les métiers en tension. Il prévoit :

  • La simplification des dispositifs existants (PTP, Pro-A…)
  • Un recours élargi à la VAE
  • Le cofinancement du CPF par les entreprises, faisant écho au dernier décret en la matière 

Accompagner les demandeurs d’emploi vers des secteurs qui recrutent

Le Plan d’investissement dans les compétences (PIC), dont les résultats ont été jugés mitigés par la Cour des Comptes devra cibler davantage les secteurs en tension. De nouvelles conventions avec les Régions sont prévues en ce sens.

Parallèlement, France Travail concentrera une partie de ses moyens financiers sur :

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