La fin d’année approche, entre contraintes budgétaires et transition : le défi de l’agilité

2025 s’est annonçée comme une année charnière. La DGEFP (délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle) appelle les acteurs de la formation à conjuguer adaptation, diversification et innovation pour répondre aux enjeux sociaux et économiques du pays.

À l’occasion de l’UHFP 2025, l’équipe éditoriale Digiformag est allée à la rencontre de Stéphane Rémy, sous-directeur en charge des politiques de formation et de contrôle à la DGEFP. Il a partagé sa lecture des priorités à venir.

Une intervention lucide, qui trace les grandes lignes d’un secteur en constante transformation, au cœur des politiques publiques de l’emploi.

2018-2024 : un cycle marqué par la réforme et la résilience

Le paysage de la formation a déjà connu de profonds bouleversements ces dernières années : réforme de 2018, crise sanitaire de 2020, rebond post-Covid et soutien massif à l’alternance.

« Nous avons dû accompagner à la fois la continuité pédagogique, la continuité financière et le redémarrage économique, notamment dans les secteurs les plus touchés », résume Stéphane Rémy. Un effort collectif qui a montré la capacité du système à réagir en période de crise.

2025 : une année de transition… sous contrainte

L’année à venir s’inscrit dans un contexte budgétaire tendu : maîtrise des finances publiques, baisse des dotations régionales, réduction des enveloppes OPCO… Malgré cela, les ambitions restent élevées.

Plusieurs priorités sont identifiées :

  • L’emploi des seniors, encore insuffisant, avec un accord des partenaires sociaux en cours de mise en œuvre.

  • La reconversion et la mobilité professionnelle, qui nécessitent de simplifier et mieux articuler les dispositifs existants.

  • Les transitions écologiques, numériques, industrielles et démographiques, qui appellent une offre de formation en phase avec les évolutions des métiers et des compétences.

Agilité, innovation, diversification : les mots-clés pour les OF

Le message est clair : les organismes de formation doivent faire preuve d’agilité et ne pas se concentrer sur un seul segment de marché. CPF, alternance, formation en entreprise, reconversion via les ATpro, etc.

« Il faut apprendre à naviguer entre ces dispositifs, à les articuler et à les adapter aux besoins des territoires et des publics », insiste Stéphane Rémy.

Il rappelle aussi l’importance de l’innovation pédagogique face aux grands enjeux : transformation numérique, IA, adaptation aux populations âgées ou jeunes enfants, métiers d’avenir.

« La formation est un levier stratégique pour répondre aux transitions que traverse notre société. Elle doit donc être en avance de phase. »

Un cap affirmé malgré les incertitudes

Malgré la complexité réglementaire, les réformes successives et les ajustements budgétaires, les grands chantiers continuent d’avancer : le CPF reste financé, l’alternance soutenue, les entreprises toujours demandeuses de compétences.

« Le meilleur conseil que je puisse donner aux acteurs de la formation, conclut Stéphane Rémy, c’est de ne pas rester figés. Il faut miser sur la diversité, les partenariats et la capacité à innover. C’est la seule manière d’apporter des réponses concrètes et durables aux enjeux de demain. »

Un message fort à l’heure où l’écosystème de la formation est sommé de prouver son impact, sa réactivité et sa capacité à se transformer.

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