Est-il nécessaire d’avoir suivi une formation de formateur pour le devenir ? C’est la question que se posent légitimement de nombreuses personnes souhaitant devenir formateur ou intervenant en organisme. Et si oui, n’importe qui pourrait devenir formateur ? Quelque part, c’est le cas. En effet, être formateur c’est facile. Mais devenir un bon formateur et se faire une place dans le métier, c’est un processus.
Plusieurs qualités sont nécessaires pour y parvenir. Voici les trois principales, qui vont toutes dans le même sens : le souhait de voir ses apprenants réussir.
1. Avoir envie de partager
Être formateur, c’est être en échange permanent avec ses apprenants. Que l’on ait une personne ou 30 élèves en face, il est nécessaire de porter cette fameuse envie de transmettre dont parlent tous les aspirants et primo-formateurs. Toutefois, je préfère le terme « partager » à « transmettre ».
Si l’on se réfère à la définition du dictionnaire, la transmission est le passage de quelque chose entre deux personnes. Là où le partage induit l’idée de donner quelque chose. Et tous les formateurs savent à quel point on donne de soi – d’ailleurs, le formateur s’appuie souvent sur ses expériences personnelles et professionnelles pour illustrer ses propos.
2. Savoir offrir une écoute active
Elle est la meilleure amie du formateur. L’écoute active lui permet de saisir les attentes réelles de ses apprenants et de s’y adapter. Elle offre également la possibilité de reformuler des idées ou des questions de manière différente, et contribue à la compréhension de la formation par tous les participants.
3. Désirer progresser
L’envie de progresser est la dernière qualité fondamentale de tout formateur. Même s’il intervient depuis des années sur un même sujet, un bon formateur remet l’ouvrage sur le métier en permanence. Il note les retours de ses apprenants pour améliorer son contenu, le met à jour régulièrement, recherche de nouveaux exemples et de nouvelles ressources.
Il fait également en sorte que son intervention soit la plus agréable possible. En ce sens, il travaille sa posture de formateur et ses techniques d’animation.
Formation de formateurs : mon retour d’expérience
En tant qu’organisme de formation, vous êtes garant de la montée en compétences de vos formateurs. Pour autant, doivent-ils tous être diplômés ? À plusieurs reprises, le sujet a été abordé avec des responsables d’organismes de formation. Souvent, ils avouaient avoir recruté des personnes bénéficiant d’une réelle expertise métier, mais n’ayant aucune expérience de la pédagogie et aucun diplôme ou certificat dans le domaine.
Et toujours, le même argument était avancé pour justifier leur absence de titre : « je ne peux pas tous les envoyer passer le titre FPA » (formateur professionnel d’adultes). Je répondrais invariablement la même chose : « Il n’y a pas que le FPA dans la vie. Il existe des formations courtes. Et n’oublions pas les temps entre pairs. »
Le titre FPA est certainement le plus complet pour devenir formateur. Toutefois, en fonction des besoins, seuls certains blocs peuvent être suivis. Ainsi, de nombreuses formations courtes existent aujourd’hui sur étagère. Ne faites pas l’impasse, non plus, sur le sur-mesure – qui ne coûte pas forcément plus cher.
Avec des formations courtes, vous pouvez créer un parcours d’apprentissage personnalisé pour votre organisme, et revoir :
- les bases de la pédagogie ;
- les techniques d’animation ludiques ;
- les outils digitaux pour animer une formation ;
- l’animation à distance.
Autant d’idées de thématiques qu’il est possible de suivre en formation courte de 1 à 5 jours, en fonction de vos besoins.
Quelques conseils pour conclure
De nombreux organismes et indépendants proposent désormais ces solutions. À cet effet, Digiforma a lancé son académie en ligne il y a quelques mois, sur laquelle figurent déjà plusieurs parcours gratuits. N’hésitez pas à les découvrir !
D’ici-là, voici quelques idées pour mettre en place des temps de qualité entre pairs dans votre organisme de formation :
- Instaurer des temps dédiés. Pas besoin d’une heure par semaine : vous pouvez commencer par 30 minutes chaque mois. C’est un temps de partage, profitez-en pour prendre le petit-déjeuner pour plus de convivialité !
- Encadrer ces temps. L’ordre du jour doit être clair et immuable. Monsieur ou Madame Loyal(e) est également maître du temps. Il n’hésite pas à recadrer ses camarades s’ils s’éloignent du sujet. En 30 minutes, vous pouvez aborder 5 thématiques différentes si le temps est bien cadré.
- Définir un plan directeur. Demandez à chaque formateur souhaitant prendre la parole de remplir un document synthétique qu’il suivra pour présenter son sujet. Par exemple, il peut définir un thème, un problème, des solutions, et finir en allant plus loin sur une question posée ou sur un sujet de veille. Concrètement, cela peut prendre la forme suivante : « J’ai découvert la méthode Pomodoro. C’est un outil de gestion du temps qui fonctionne en découpant des temps de travail de deep work en phases de 20 minutes. Cela pourrait être utile d’inculquer cette méthode à nos étudiants. » Le plan directeur permet ainsi de demeurer concis et peut être partagé à chacun.
- Synthétiser les échanges. Ainsi, les formateurs n’ayant pas pu se libérer peuvent accéder aux informations partagées.
On dit que les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés. Mais ce n’est pas une fatalité ! Et si vous profitiez de l’été pour préparer un plan de formation et organiser des échanges entre pairs ?
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