IA, reste à charge, reconversion : que disent les actifs ?

Le baromètre 2024 sur les actifs et la formation professionnelle est sorti. Cette enquête conduite par Visiplus Academy, en collaboration avec BVA People Consulting, met en lumière plusieurs tendances marquantes. Cette année, l’accent est mis sur le CPF, les reconversions professionnelles et l’IA.

Formation professionnelle : une jungle mal balisée

56 % des actifs se disent mal informés sur la formation en général, ce qui traduit un véritable éloignement entre les besoins en compétences et l’offre disponible sur le marché.

En ce qui concerne les dispositifs de financement, une grosse partie des actifs se disent mal ou très mal informés. Ce chiffre varie toutefois selon son statut :

37 % des cadres
56 % des employés
62 % des demandeurs d’emploi

Cet indicateur est critique, puisqu’il démontre que la plupart des actifs ignorent leurs droits à la formation et les possibilités pour faire financer leur formation. Au-delà du CPF qui semble être clairement identifié par les Français, les autres dispositifs souffrent d’un réel déficit de reconnaissance. Pour beaucoup, ces dispositifs restent encore un véritable labyrinthe administratif.

Source : Centre Inffo

Enfin, l’instauration d’un reste à charge de 100 euros sur les formations financées par le CPF a porté un coup dur à des projets de formation déjà en recul sur l’année précédent. Conséquence : beaucoup jettent l’éponge ou reportent. On notera que près de la moitié des projets de formation sont impactés :

22 % sont décalés ou retardés
26 % sont littéralement remis en cause

Ces chiffres sont cohérents avec les premiers résultats constatés sur le volume de dossiers depuis le 1ᵉʳ mai dernier, date du début reste à charge.

Source : Centre Inffo

Reconversion professionnelle : beaucoup d’envies, peu d’élus

Près de la moitié des actifs (47 %) a déjà envisagé ou entamé une reconversion professionnelle. Ce chiffre témoigne d’un désir de changement systémique, et est en hausse constante au cours des 10 dernières années. Toutefois, comme le montrait l’enquête du CEREQ de 2022, cela ne se traduit pas systématiquement par un passage à l’acte, car les barrières à la reconversion sont nombreuses.
Un autre facteur explicatif de ce souhait de changement de carrière est lié à la nouvelle donne technologique. En effet, l’automatisation et l’essor des IA génératives alimentent l’incertitude sur l’avenir de nombreux métiers. Dès lors, il ne sera guère étonnant que cette prise de conscience continue à alimenter le phénomène dans les années à venir.

Source : Centre Inffo

Intelligence artificielle : l’IA, amie ou ennemie ?

L’arrivée en fanfare de l’IA dans le monde du travail a suscité des réactions contrastées. C’est le moins que l’on puisse dire.
Ainsi, 45 % des actifs estiment que l’IA pourrait réduire les relations humaines au travail. Une crainte qui était déjà partagée avec le développement du télétravail, faisant craindre, une ambiance froide et déshumanisée dans le cadre du travail.
Malgré cette appréhension, une part importante d’entre eux souhaitent se former à l’IA (48 %) :

15 % dans une logique d’acculturation
17 % pour un usage de l’IA dans leur secteur d’activité
Seulement 16 % sur une formation en lien avec son emploi et ses missions

Par ailleurs, 48 % des actifs ne souhaitent pas se former ou ne se sentent pas concernés. Ce chiffre peut paraitre important, puisque la plupart des études s’entendent sur le fait que la grande majorité des métiers sera à terme affectée de manière partielle ou importante par ces technologies. Il démontre en fait simplement l’écart entre le discours pro-technologique omniprésent dans les médias et la réalité sur le terrain : tout le monde parle d’IA, mais peu savent encore aujourd’hui comment en tirer réellement parti.

Source : Centre Inffo

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